dis-moi, on se connaît ? (mina)

dis-moi, on se connaît ?

mina & doléan

« Je ne trahirai jamais ta confiance. Si seulement tu m'accordais au moins une chance. J'aimerais faire de ce rêve une réalité. J'ai peut-être mes défauts mais j'ai mes qualités. J'aimerais tant savoir ce que tu penses même si à mes yeux c'est une évidence. » Le volume poussé au maximum, mon réveil me fait sortir de mon sommeil dans un bond. Je l'éteins d'une violente tape sur le dessus et grogne pour la forme. Ça fait quelques années que je vis ici, mais je ne m'habituerais jamais à me lever aussi tôt, c'est inhumain. La tête sous la couette, je fais un gros effort pour me lever, pendant un instant je me tâte même à trainer mes couvertures avec moi, mais je finis par y renoncer. Je quitte la chaleur réconfortante de mon lit pour le sol en carrelage de ma salle de bain, la différence avec mon parquet me fait sautiller, il serait peut-être temps d'allumer les radiateurs. Rien que pour le matin, parce que je suis un frileux. Pour gagner du temps, j'embarque ma brosse à dent et mon gel nettoyant pour le visage et grimpe dans ma douche. Pendant que je suis sous l'eau, je repense à mon week-end de folie. J'ai passé mon samedi soir au Cocomangas, comme à peu près la moitié de la ville, sachant que c'est la seule boite de nuit du coin. J'ai d'abord taquiné ma petite serveuse avant de m'aventurer dans la foule avec un verre. Je me suis rapproché d'une bombe et on a danser collé serrer pratiquement toute la soirée, tout ce que j'ai obtenu d'elle, c'est son prénom - Alice. Elle m'a tellement chauffé que j'étais persuadé d'y avoir droit à la fin. Sauf que, à un moment, j'ai perdu sa trace, elle m'a planté, carrément. J'étais un peu furax, je suis resté avec mon envie et en rentrant chez moi je me suis soulagé comme j'ai pu. Certaines filles ne pensent vraiment qu'à elles - et moi dans l'histoire ? Je n'ai pas le temps de ruminer davantage, il est l'heure de sortir de ce nuage de vapeur, les dents propres et le visage impeccable. J'enfile un Jean brut et un t-shirt blanc, un ensemble qui fait toujours son effet sur un corps comme le mien. D'un coup, je me rappelle que je dois encore passer prendre une fille sur Main street avant de partir. J'avais complètement oublié, en début d'année j'ai mis une annonce sur le site de l'université pour proposer du co-voiturage, j'en avais assez de faire 1h30-2h de route seul. Hier, j'ai eu une réponse d'une certaine Mina et on s'est mis d'accord sur un lieu de rendez-vous. Je lui envoie un message pour lui confirmer que je serais bien à l'heure et me dépêche de descendre dans ma cuisine. J'attrape une tranche de brioche la tiens dans ma bouche pendant que je ferme ma porte d'entrée. Je grimpe dans ma Mercedes classe a blanche et démarre en trombe. J'ai à peine le temps de finir ma brioche que je suis déjà sur le lieu du rendez-vous. Je repère une fille à l'allure familière qui attend seule sur le trottoir, à cette heure-ci, aucun doute possible. En m'arrêtant devant elle, je la reconnais immédiatement, un sourire naît sur mes lèvres. Je tiens ma revanche. Je descends ma vitre et avec une intonation très fausse, « Salut toi, dis, tu ne connaîtrais pas une certaine Mina par hasard ? On avait rendez-vous.. Um, tant pis, j'imagine qu'elle devra faire la route à pied. En tout cas, content de t'avoir revu, Alice. » J'exagère un peu sur le prénom. Je fais mine de remonter la vitre et observe sa réaction.