wake me up (bb ade♥)

Tu regardes les gens autour de toi, assis, en train de dévorer la nourriture que tu as posé sur leur plateau. Tu les observes, les détailles. Tu n'as pas l'impression qu'ils soient plus heureux qu'auparavant, les traits du visage marqués par les inquiétudes du quotidien. Tu es bien consciente du fait qu'ils doivent tous avoir d'autres problèmes en tête et qu'un pauvre repas, ce n'est pas ce qui va leur sauver la vie. T'es bien consciente qu'ils ont besoin de bien plus qu'un plateau pour sortir la tête de l'eau. Des vieilles personnes seules, des sans abris, des familles à revenus faibles, tellement de gens à qui tu voudrais tendre la main, tendre une bouée de sauvetage. En général, ça te remplit de bonheur de pouvoir aider, mais aujourd'hui, ce n'est pas pareil. T'as l'impression de ne pas suffire, que ce n'est pas assez, mais tu ne sais pas quoi faire de plus. T'as vingt-et-un ans, Mina, et pourtant, tu ne fais pas grand chose. Tu devrais peut-être voir plus grand, voir plus. T'en sais rien. T'en arrives presque à te demander si tu fais ça pour toi ou si tu fais ça par habitude. Ta main droite se porte jusqu'à la chainette que tu portes au cou. Une croix dorée y est attachée. Tu jettes un regard à ton père qui parle à une mère de famille. Tu te poses pleins de question sur qui tu es, tes croyances, est-ce qu'elles tiennent encore la route ? En quoi est-ce que tu crois vraiment ? Une entité qui aurait créé le monde ? Qui veille sur toi ? Tu balaies les tables du regard. Et les autres, qui veille dessus ? Certainement pas lui. Pleins de choses se bousculent dans ta tête. Et toi, Mina, qui veille sur toi ? Qui t'es, Mina ? Est-ce que tout ça n'est qu'une façade ? Est-ce que tu es vraiment aussi altruiste, aussi généreuse, aussi gentille et souriante ? Le monde te fait douter de toi-même. On te l'a dit, deux fois dans le même mois. Est-ce que tu es vraiment ainsi ou est-ce que tu joues un rôle ? T'es qui, Mina ? T'es qui ?

Tu sors de tes pensées, réveillée par une petite fille qui te demande du pain. Tu lui tends en souriant. Un sourire qui repart aussi vite qu'il est arrivé. Tu regardes les tables qui se vident petit à petit. Les plateaux qui s'empilent. Tu accostes la première bénévole que tu vois. « Excuse-moi, tu pourrais aller chercher les plateaux sur les tables, s'il te plait ? » A elle aussi, tu lui souris. Peut-être bien que c'est une habitude. Peut-être que tu joues un jeu. Peut-être que t'es complètement paumée. « Adelaide, c'est ça ? Ça serait sympa que tu t'en occupes, j'en ai presque plus ici. »

Adelaide, tu l'as déjà croisée plusieurs fois, elle est bénévole assez souvent. Ton père la regarde d'un mauvais œil, trop hippie, trop libérée pour lui. T'as entendu dire qu'elle allait coucher à gauche à droite, sans avoir peur des conséquences, qu'elle vivait simplement au jour le jour, qu'elle tatouait des gens pour gagner sa vie. D'un côté, tu trouves ça beau, qu'elle marque les gens à vie. Littéralement, Adelaide, elle laisse sa trace sur le corps des uns et des autres pour toujours. Et toi, tu marques qui Mina ? Combien de ces gens autour de toi aujourd'hui connaissent réellement ton prénom ? Combien d'entre eux se souviendront de toi ?
T'as vingt-et-un ans à peine et t'as déjà ta première crise existentielle. Et c'est pas avec un simple Amen que tu vas pouvoir étouffer la tempête qui est en toi.
Non, pas cette fois.

Le choc. La claque dans ta gueule. Tu ne t'attendais pas à ce que la brune en face de toi te réponde ça. Tu as pourtant été polie et gentille, tu ne comprends pas d'où ce genre de réaction peut provenir. Sans savoir eu le temps de répondre, elle t'entraine vers une chaise où elle te force à poser tes fesses. Cette intervention te déboussole. Pourquoi ? Tout va bien, tu n'as pas besoin de t'asseoir. Tu regardes Adelaide dans les yeux, des interrogations dans le regard. Elle finit par te dire que tu es en pause. tu fronces les sourcils. Tu peux pas. Tu ne veux pas. « C'est pas ce pourquoi on est ici ? Courir partout pour aider tous ces gens qui en ont besoin ? » T'es de plus en plus en train de te dire que tu es là parce que c'est ce qu'on t'as dit de faire, que la vraie Mina Cobain n'est pas aussi gentille et attentionnée. T'es là parce que c'est une habitude, parce que ton père t'y emmène, parce que c'est la bonne chose à faire. « Pourquoi tu viens si c'est juste pour faire des pauses ? » Tu demandes ça sans aucune accusation, vraiment. Le ton de ta voix est presque automatique, ton regard s'est perdu dans le vide pendant que toi, tu t'es perdue dans la vie. Ça te travaille vraiment ces commentaires sur ta personnalité, Mina. T'as l'impression d'être une pâle copie de ce que le monde veut que tu sois, t'as l'impression d'être la Mary-Sue d'un bestseller, t'as l'impression d'être un imposteur. T'as plus l'impression d'être à ta place ici, dans cette ville, dans ta famille. T'es en trop, t'es plus personne. Alors quand la brune te demande ton prénom, ton regard retrouve le sien. La détresse presque tatouée sur ton visage, tu murmures : « J'sais plus. »

Les pensées se bousculent dans ta tête, mais tu n'arrives à en distinguer aucune. C'est rempli et en même temps, c'est vide. Tu débloques complètement, Mina, t'es à des milliers de kilomètres, dans l'espace, avec les étoiles et la lune. T'essaies tant bien que mal à t'accrocher, mais t'es pas assez brillante pour rester. Alors quand tu redescends, tu t'écrases. Comme une merde. Voilà ce que t'as l'impression d'être ces derniers jours. T'es ... une merde. Y a pas d'autres mots pour ça. T'es distraite, tes cours te dépassent, tu délaisses tes amis, l'église, ... Tu ne sais plus où tu en es. T'es au bord du précipice et tu peux sentir les mains de la Vie sur ton dos, prêtes à te pousser dans ce gouffre sans fin pour que tu t'étales encore et encore. Ta tête va exploser parce que ton esprit court d'un coin à l'autre, le cerveau en ébullition. « Tu trouves vraiment que j'ai une tête de Chelsey ? » Chelsey, Alice, Mina, peu importe, c'est toujours la même tête. Sans doute pas la même personnalité parce que tu ne sais même pas à quoi ressemble ta personnalité, mais qu'importe ? Qui s'en préoccupe ? Toi. Toi, Mina, ça te préoccupe. Plus que tu ne voudrais, d'ailleurs. Sauf que c'est trop tard, ça t'a perturbée et il est impossible pour toi de retirer cette pensée de ta tête. Ça occupe toute la place dans ta tête. Elle tourne en boucle. Elle se répète. Mais jamais elle ne s'arrête. Tu secoues la tête de droite à gauche. « Laisse tomber, tu comprends pas. C'est pas grave. » Tu baisses les yeux vers tes doigts avec lesquels tu chipotes à tes bagues. Déçue, t'aurais voulu que quelqu'un te comprenne, te conseille vraiment, mais c'est pas Adelaide qui va te dire quoi faire ou quoi penser. Ça devient lourd à porter, tous ses doutes, faut que tu les délestes. « Je ... » Tu commences, c'est plus pour toi que pour elle, c'est juste pour oublier, juste un peu, mettre de côté. « J'ai juste l'impression que ... j'sais pas. Et si j'étais pas moi ? » Tu lèves les yeux vers la brune, tu guettes sa réponse, mais ça n'a aucun sens ce que tu viens de dire, même toi, tu ne sais pas où tu veux en venir, Mina. T'es brouillon dans tes idées. T'es un brouillon tout court. On t'a façonnée, mais t'as des doutes sur ta personnalité, du coup, tu voudrais tout jeter pour tout remodeler.
Mais par où commencer ? Par quoi commencer ?

Personne ne comprend. Personne ne capte que tu n'as plus l'impression d'être troi, que tu n'as plus l'impression d'être vraie, d'être authentique et qu'au fond, tu ne sais plus qui tu es. De toute façon, tu peux l'avouer que toi non plus, tu ne te comprends pas. T'as cette sensation étrange d'être une inconnue dans ton propre corps. Tu débloques complètement, Mina. Une vraie tarée, on devrait t'enfermer.

Adelaide, elle prend tes mains dans les siennes. Pendant quelques secondes, ça te rassure. Comme enveloppée dans une couverture, t'as presque le sentiment que rien ne peux t'arriver. Et puis, tu retrouves la fille dont ton père t'avait parlé. Elle te déboule un charabia que t'es pas certaine de comprendre. Tu fronces les sourcils. « Attends, quoi ? » T'essaies de te repasser son discours dans ta tête pour voir si ça a plus de sens la deuxième fois. T'as pas tout retenu, juste des bribes par ci, par là. Mais il y a une phrase qui t'a marquée en particulier. Une phrase qui commence à sonner de la même façon, même lorsqu'elle sort de bouche différente. « Je ... Je ne cherche l'approbation de personne ! » Tu te relèves en dégageant tes mains et en manquant de peu de faire basculer la chaise sur laquelle tu étais installée. Tu le prends mal parce que c'est qu'Hannah et Ted disaient aussi que tu jouais un rôle plus pour les autres que pour toi. Ce n'est pas le cas. Tu secoues la tête de gauche à droite. « Ce que j'ose être ?! J'ose être celle qui en a assez qu'on lui dise qu'elle n'est pas celle qu'elle est, qui qu'elle soit. » Le ton de ta voix hausse. Ça commence à sérieusement t'agacer qu'on te le répète sans cesse. « Je ne suis pas ici parce que mon père me le demande. Je ne suis pas ici pour faire bonne figure. Je ne suis pas ici pour me donner bonne conscience. Si je suis ici, c'est parce que j'aime aider les gens et que j'ai envie de pouvoir leur rendre service. » Le ton ferme, tu viens de déballer ton sac. Tu peux voir que les regards de certains se sont posés sur toi. Tu te rassieds maladroitement en rajoutant, tout bas : « Je crois. »

Tu crois. Tu crois. Mais tu crois quoi Mina ? Plus t'avances, plus t'as l'impression que ça n'a aucun sens ce que tu fais, ce que tu dis, ce que tu es. Tu sombres. Tu peux presque sentir les bras de l'abysse se resserrer sur toi. Et Adelaide, là, elle n'aide pas. T'as cru pendant une seconde qu'elle serait la lueur du phare qui te ramènerait à bon port, mais rien à voir, elle te déballe des paroles qui ont encore moins de sens que ta propre existence. C'est con, Mina. Pourquoi tu te confies à quelqu'un qui ne connait rien de toi ? Tu te dis que tu pourrais te confier à ton père, qui lui te connait depuis des années maintenant, que ça ne changerait rien. Aline et Enalya non plus, elles ne changeraient rien. Elles font partie de tes amies les plus proches et pourtant. Pourtant, tu sais qu'elles ne comprendraient pas. Parce que personne ne comprend, même pas toi. Mais ça, tu l'as compris. C'est bien la seule chose que tu aies captée depuis. Tu tournes en rond. Tu tournes en rond dans une boîte carrée. Tu deviens folle.

Le regard perdu dans le vide, t'entends vaguement ce que la brune essaie de te dire. Tu ne sais pas pourquoi tu te concentres sur ces dires. Elle te raconte n'importe quoi. Tu tournes doucement la tête vers elle, sans expression. « Merci, je crois. » Tu regardes autour de toi. Tellement de gens dans le besoin et toi, tu te plains pourquoi ? Parce que tu t'es un peu égarée quelques instants ? T'es égoïste, Mina. Tu ne penses qu'à toi et à tes petites problèmes stupides alors que tu devrais te préoccuper d'eux. C'est pour ça que tu es là aujourd'hui, pour eux. Tu te racles la gorge et doucement tu te relèves. Tu passes tes mains sur les plis de ton tablier pour les effacer. Pour tout effacer. « Pardon, je ... » Tu baisses les yeux vers Adelaide. Elle n'a rien demandé, elle ne voulait pas forcément savoir et toi, tu as déversé tous tes doutes sur elle. Tu ne sais pas pourquoi. « Je ne sais pas pourquoi je t'ai dit tout ça. » Tu te mords la lèvre inférieure. Un sentiment de culpabilité t'envahit. Tu repenses aux regards des gens lorsque tu lui hurlais dessus, la pauvre. « Je ne ... je ne voulais pas te crier dessus. J'aurai pas du. » Tu tripotes tes bagues, encore. Signe de nervosité. Oui, t'es nerveuse parce que tu viens littéralement de péter un câble, en public en plus, pour rien. « Je vais aller m'occuper des plateaux. » C'était pour ça que tu étais venue lui demander, à la base.

Adelaide, c'est une tornade. T'as à peine de le temps de dire ou de faire quelque chose qu'elle te chope. Cette fois-ci, tu voulais la quitter, la laisser tranquille de tes problèmes parce qu'au final, ça ne doit pas l'intéresser. Les problèmes des autres, ça intéresse les gens pour la forme. Le fond du problème, ça, tout le monde s'en fout. Adelaide, elle te prend la main pour t'emmener directement vers la sortie. Ton temps de réaction est trop lent comparé au sien, t'as pas le temps de tourner la tête que vous êtes déjà dehors.

Adelaide, c'est un esprit libre aux idées farfelues. Maintenant, elle veut que t'aille crier avec elle. Non, mais c'est quoi cette idée ? Qui fait ce genre de choses et surtout pourquoi ? Pour le peu que tu sais sur la brune, tu sais qu'elle est un peu ... spéciale. Les choses qui sortent de sa bouche ne devrait plus te surprendre. Et pourtant.

T'as pas le cœur à lui dire non, elle vient quand même de passer une vingtaine de minutes à te convaincre que tu étais une personne qui ose, qui était magnifique et tout ça. Ça ne t'a pas vraiment convaincue, mais elle aurait tout aussi bien décidé de te laisser toute seule avec tes doutes. Alors tu plaques un faible sourire sur tes lèvres. « Bon. Bah ... Après toi, je te suis. » Tu vas sans doute le regretter, mais vu comment Adelaide a pris les initiatives, elle ne te laisse pas réellement le choix.

Tu ne sais pas pourquoi tu la suis, ça n'a pas de sens. Comme tout ce que tu fais aujourd'hui, Mina. Comme tout ce que tu penses aujourd'hui, Mina. Alors une chose insensée de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change. Adelaide, c'est comme un Pokémon inconnu, sauf que t'es sans Pokédex donc tu ne peux l'identifier. Adelaide, c'est une sorte de créature mythique qui ... existe, mais qui semble inaccessible. Ouais, c'est un peu comme ça que tu vois la brune parce que vous avez tellement peu en commun, à part le fait que vous soyez toutes les deux bénévoles au même endroit. Vous avez sans doute grandi dans des familles complètement différentes. Tu ne la connais pas assez pour avoir des informations sur sa famille, mais tu vois bien la famille de la jeune femme super zen, toujours à encourager leur fille à faire ce dont elle avait envie, de la pousser à faire ses propres découvertes. T'imagines, la mère de famille cultiver ses propres herbes médicinales et tu ne sais quoi encore. Ça se trouve, t'es totalement à côté de la plaque. Ça ne serait pas étonnant vu ton état des derniers jours.

Tu suis la brune, tu ne sais où. A peine quelque pas sont faits que tu le regrettes déjà. Pourquoi elle t'emmène là-bas ? A quoi cela va-t-il te servir sachant que tu l'imagines très bien faire ce genre d'activité toute seule. Tu soupires. Elle a l'air déterminée à t'y emmener, pourtant. C'est peut-être ça qu'il te manque, ces derniers temps : la détermination. Mais détermination à quoi ? Tu ne sais plus qui es, tu te demandes si tes passions sont réellement tes passions. Tu ne sais vers quelle voie te tourner alors toute motivation a disparu aussi. T'es juste ... là, Mina. T'es là, mais tu ne vis pas vraiment.

Tu clignes des yeux. La falaise sous tes pieds. La vue te coupe le souffle. Tu connais Byron Bay comme ta poche et pourtant, tu n'es jamais venue ici. Tu ne sais pas pourquoi. Tu devrais changer ça, le paysage est absolument ... Tu n'as même pas de mot pour décrire ce qu'il se trouve devant toi. La mer, le phare, un bout de la ville. Tout ça devant toi. T'as presque l'impression d'être la reine de l'univers. Tu souris. Adelaide crie quelque chose à propos de son frigo. Tu ris. A ton tour apparemment. Sauf que tu n'as absolument aucune idée de ce que tu pourrais crier. T'as rien d'intéressant à dire, toi, Mina. Tu regardes la brune, la bouche entrouverte. Aucun son n'en sort. T'es sans voix, Mina. Ce qu'elle te demande t'as carrément coupé le souffle.

Tu regardes la brune. Adelaide, elle s'éclate à crier des trucs. Tu ne sais pas si pour se détendre qu'elle fait ça. Toi, tu te vois assez mal commencer à crier pour rien au sommet d'une falaise. Tu restes là, les yeux perdus dans le paysage. Byron Bay a volé ton cœur depuis toujours. Tu l'aimes cette ville, tu l'as déjà dit, mais tu le redis encore. Tu ne la quitterais pou rien au monde. Tu l'aimes elle et ses habitants. C'est pour ça que tous les week-ends, tu te trouves en tablier à distribuer des fruits, des bouteilles d'eau et autres ravitaillement à différentes parties de la ville. Oui, tu viens de t'en rendre compte, mais c'est pour ça. Personne ne t'oblige à être là, tu ne fais pas ça parce que c'est simplement la bonne chose à faire. Tu ne cherches l'approbation de personne. Tu viens aider parce que tu aimes les habitants et tu voudrais faire prospérer cette petite ville qui est la tienne. Tu es née ici, tu as grandit ici. Byron Bay, c'est tout ce que tu connais.

T'entends Adelaide éclater de rire. Ça te fait sourire encore une fois. On dirait une enfant qui a un plan pour une bêtise. Sans que tu n'aies pu la voir arriver, elle se poste derrière toi pour t'aider à crier, t'a-t-elle dit. Tu regardes les deux mains placées devant ta bouche en écarquillant un peu les yeux, surprise. Tu te tournes doucement vers la jeune femme en souriant doucement. « Je ... J'ai pas besoin de crier, j'ai compris. » Tu voudrais lui dire merci parce qu'elle vient d'éliminer une partie de tes doutes, tu crois. Mais tu ne sais pas quoi lui dire. Alors tu te contentes de sourire. « Au fait, qu'est-ce qui t'empêche d'aller voir ta famille ? » Cette phrase a piqué ta curiosité. Toi, Mina, t'as toujours eu ta famille a tes côtés. Personne de perdu, personne trop loin. Maintenant que t'y penses, tu te sens stupide de douter de toi quand tu sais que d'autres ont une vie bien plus compliquée que la tienne.