i want to kill you, just a little - [ted & joy]

il y a cette fille a qui tu livres des pizzas une fois par semaine, toujours le même jour et à la même heure. cette fille qui t'ouvres la porte en petite tenue sans aucune gêne et qui te glisse un gros billet dans la ceinture. toi ça t'amuse plus qu'autre chose. surement une pauvre nana en manque d'affection ou qui a simplement un gros crush sur toi. bref, hier soir tu l'a retrouvée dans un bar et elle a fini la nuit dans tes draps. à ton réveil t'es seul dans ton lit, la vilaine a dû filer en cachette. c'est pas plus mal, parce que dans tous les cas tu l'aurais mise à la porte. en tout cas une chose est sûre, t'as dormi comme un loir. t'as à peine le temps de sortir de ton lit pour avaler ta dose de café que joy te râle déjà dessus. bordel cette fille c'est une vraie chieuse. ne soit pas jalouse, j'suis sûr qu'aucun mec te fait crier comme ça. un sourire amusé sur les lèvres, tu regardes joy un instant avant de sortir une tasse du placard et de verser du café dedans. tu rejoins la blonde sur le canapé. le café coule dans ta gorge et te brûle la langue au passage. il n'y a rien de mieux pour te réveiller et commencer la journée du bon pied. ça va la raleuse, t'as tes règles ou quoi ? tu dévérouilles ton téléphone pour regarder qui t'as appelé. rien de très important, tu pianotes un sms puis tu le reposes sur la table basse.

tu rigoles ouvertement devant joy, faut croire qu'elle ne sait pas c'que sait d'avoir un orgasme. mais c'est sûr que ce n'est pas toi qui lui fera découvrir la chose. t'es certain que même pendant l'acte elle est incapable de la fermer, elle doit toujours parler de tout et n'importe quoi. cette fille c'est un vrai moulin à paroles et à conneries aussi. mais tu l'aimes bien , même si parfois t'as envie de la brûler vive. ça vaaa, fait pas la meuf choquée. tu termines ta tasse de café et tu t'enfonces dans le canapé. excuse moi, la prochaine fois j'irais ailleurs. petite nature cette fille un peu. tu prends la télécommande et tu commences à zaper les chaines sur la télé. y'a rien de bien à cette heure ci alors tu laisses l'écran sur des dessins animés, bob l'éponge ou un truc du genre. alors quoi d'prévu aujourd'hui la vilaine ? t'as toujours un petit mot gentil pour elle, histoire de montrer que tu l'apprécies, juste un peu.

joy elle fait la meuf, mais en attendant elle est bien contente que tu sois là quand faut aller faire les courses et que madame a la flemme. c'est parce que jt'ai pas acheter les bons tampons que tu m'fais chier là ? autant continuer dans ta lancée, jouer au macho c'est toujours marrant. quoi qu'un vrai macho n'irait pas acheter les tampons dans sa coloc, bref. tes yeux s'accrochent sur l'écran de la télé, t'écoute même pas c'qui s'y passe, tu regardes juste tandis que joy grogne. une journée productive en perspective. remarque toi, t'as rien à faire non plus. moi j'compte te tenir compagnie. rien que ça. tu te lèves un instant du canapé pour prendre une boite qui traines sur la commode de ta chambre. boite qui contient un peu d'herbe et de quoi rouler. tu poses le tout sur la table basse et tu commences à rouler un joint. ça t'arrive de temps en temps, de t'exploser le cerveau. en plus t'as de la marchandise de premier choix, tu connais les bonnes personnes alors autant en profiter.

tu m'laisserai dehors, vraiment ? tu fais mines d'être blessé alors qu'au fond tu sais très bien que joy elle ne serait pas capable de te foutre à la porte. quoi que, t'es sûr de rien après tout, tu sais jamais ce qui pourrait lui passer par la tête. ton joint parfaitement roulé, tu le cales entre tes lèvres. t'inquiète j'ai l'habitude de t'entendre râler à longueur de journée. même dans tes rêves elle se plaint, parce que ouais, ça t'arrive de rêver d'elle, mais ça tu ne lui dis pas parce qu'elle serait capable de te faire encore plus chier. tu fouilles les poches de ton jogging à la recherche d'un briquet et tu diriges vers la fenêtre que t'ouvres en grand. il ne fait pas très chaud aujourd'hui et l'ciel est gris. tu t'assois sur le rebord et tu allumes ton joint. la fumée emplie tes poumons en un rien de temps. douce sensation que tu connais que trop bien. pendant un instant tu baisses les yeux sur les gens dans la rue, y'a ceux qui se pressent de rentrer chez eux avant que la pluie arrive, puis ceux assit à la terrasse du café sans craindre le mauvais temps. tu veux tirer ? ça lui ferait du bien à joy, p'être qu'elle serait un peu moins chiante après.

aussi loin que tu t'en souviennes t'as toujours été attiré par les trucs illégaux. faut dire que ton père n'est pas un exemple de bonté. tu serais quelqu'un d'autre si t'étais né dans une famille 'normale', mais tu ne te plains pas de ta condition, bien au contraire. et puis rares sont les personnes qui connaissent réellement ton passif, qui sont au courant que ton père est derrière les barreaux et ton frangin un fugitif. tu laisses joy tirer sur le joint avant de le remettre entre tes lèvres. tu l'observes qui retourne sur le canapé et s'enroule dans son plaid. tu devrais fumer plus souvent, ça te calmerai. tu écrases le joint dans le cendrier posé sur le rebord de la fenêtre et tu te diriges vers les placards de la cuisine. j'ai faim, ça te dit des pancakes ? tu n'as rien manger depuis hier, à part un reste de pizza avant de partir au boulot. mais là t'as envie d'un truc sucré et consistant.

c'était toujours toi qui faisais le p'tit dej pour ton père. on t'as toujours dis que tes pancakes étaient super bons, au moins t'es capable de faire un truc de bien. tu sors une bouteille de lait du frigo, ainsi que des oeufs. tu mélanges tout ça à de la farine, de la levure et un peu de sucre. puis ton regard se dirige vers joy et tu souris. va falloir te lever pour ça. et puis quoi encore, t'es pas son larbin. tu laisses chauffer la poêle sur le feu et tu déposes de la pâte dans le fond. tu aurais bien demandé à joy de te rouler un autre joint, mais t'es certain de te prendre un non direct. alors tu restes silencieux et tu retournes les pancakes pour qu'ils terminent de cuir.

joy elle s'lève du canapé finalement et remplit sa tasse de café. toi tu poses les pancakes cuits sur une assiette propre et tu décide d'en faire encore parce que t'as vraiment la dalle. y'a joy dans ton dos, qui farfouille dans les placards puis qui te demande ce que tu vas mettre sur tes pancakes. tu réfléchis un instant. y'a du sirop d'érable ? les choses les plus simples sont les meilleures et toi t'adore le sirop d'érable. sors le jus de fruits aussi. tu ne sais pas s'il en reste, mais là t'as envie d'un vrai petit-dêjeuner, du genre que les familles prennent ensemble tous les matins avant d'aller travailler.

du coin de l'oeil t'observe joy qui empile toute la bouffe sur ses bras. y'a un grand risque pour que tout ça finisse sur le sol mais non, elle arrive à gérer et à tout poser sur la table. toi tu termines les pancakes, tu met la poêle dans l'évier, prend deux assiettes et tu retournes sur le canapé. tu verses du jus de fruit dans la tasse qui contenait ton café. pas besoin de prendre un verre, ça fera de la vaisselle en plus. t'avales une gorgée et tu manques de t'étouffer avec lorsque joy te parle du chien. non, non, non. sérieux ? tu veux pas l'donner à une de tes copines ? cette fois c'est toi qui râle. ce chien il a un problème avec moi, tu l'sais ! 4 c'est un labrador obèse qui dès qu'il te voit, te bouffe les pieds. et comme t'es tout l'temps pieds nus, le chien il adore venir te lécher les orteils. et quand c'est pas les orteils, c'est les mains ou ton visage.